Les années 2004 à 2010
En 2004, je crée le duo LES RAFALES avec mon ami d’enfance Alessandro Bevilacqua. Jusque 2015, nous avons réalisé 4 spectacles, bu dix mille litres d’eau pure, épointé 500 crayons, récupéré une tonne de vieux habits usagés, écrit au moins vingt mille vannes, répété un nombre incalculable d’heures diurnes et nocturnes à en dégouter Pierre-Lolo Aimard lui-même.
On découvre alors le monde impitoyable des caleçonnades pour les nuls et je puis vous dire que dans tout ce bastringue, on est parfois obligé de se tenir à káry. Télés, radios, Paris, Festival de Rochefort… Bref, la grosse artillerie qui en jette plein la binette, mais qui ne va jamais plus loin que Villard-de-Lans en plein hiver. Trop souvent, la plus infime médiatisation arrive à brasser du vide même dans les courants d’air les plus stupides.
En 2006, « Le Manuscrit », obscure maison d’édition parisienne, publie mon recueil de nouvelles « Le cri des damnés ». Résultat ? Absence de promotion et refus de correction de l’ouvrage. Bienvenue chez les pouch’tis ! « Affaire en cours » comme dirait la mafia boraine.
En 2007, fondation à 8 mains d’un petit label répondant au délicieux vocable de PROMANIA. Slogan : la manie d’être PRO ! Sans une tune subventionnée en poche, ça va de soi. T’es fouuuuuu, toi !
En 2008, premier CD produit ! Les titres Politique, Jet-set, Les pétasses, La marginale, me valent le boycott de nombreuses radios. Au même moment, grâce au délit(re) sonore « Les chevaliers de la Gaudriole », je recevais une gentille nomination aux JPF Music Awards de Nashville (USA), dans la catégorie « meilleure chanson européenne ». Finalement, tout ça m’aura bien fait rigoler !
Entre 2008 et 2010, retour aux études (mais quelle idée !) avec des formations en chant, arrangement musical, orchestration, réalisation cinéma et techniques de mixage. J’ai beaucoup voyagé aussi, ce qui a radicalement transformé ma vision du monde. Et m’a appris que le con d’un pays ne vaut pas forcément le con d’un autre.
En 2009, j’ai travaillé pour l’Espace Dragone en tant qu’assistant-réalisateur et musicien. Un bien beau projet à dire vrai. Des souvenirs à foison comme celui de filmer un lever de soleil sur un terril de La Louvière, en poireautant pendant 3 heures dans le froid de la noire nuit, tout ça parce que je n’ai jamais été foutu de lire correctement les éphémérides. Magnificence poétique et ineffable de l’implacable erreur humaine !
En 2010, réalisation du court-métrage « Paradoxe » avec le caméscope mini DV d’Alessandro. Un seul acteur (toujours Alessandro), un seul lieu (le jardin de mes parents), quelques notes de piano et seulement une vingtaine de plans dans les rushes. Montage speedy chez Gonz. À l’aise ! Le son fut soigneusement retravaillé en post-synchro, à l’italienne. Un film format SD, au budget rikiki, qui… fut sélectionné au concours « film ouvert » de Bruxelles.