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Une autre biographie

Biographie Angelini

TIMELINE

« Ceci n’est pas une biographie » comme aurait pu s’en amuser René. Certes, il y a déjà ma bio officielle qui appose des mots bien jolis sur une rhétorique accommodante. On la consulte souvent négligemment avec le sentiment désagréable d’avoir affaire à un dépliant rétrospectif plutôt qu’à des tranches de vie. Tort enfin réparé avec cette petite chronologie farcesque. Bonne lecture !

AVANT 2004

Mon existence a commencé un mercredi très tôt au matin, un peu comme on raconte une blague. Y paraît que ma maman aurait été prise d’une furieuse envie de peindre quelques jours avant ma naissance. La vie, dont la sapience est irrécusable, me fera donc… musicien.

Les premiers concerts, c’était fancy-fair, bières, rires et vomi. Un très bon début, une expérience rare et unique. Poules, mes poules, poules, mes poules ! kot kot kot kot kot kot kot…

Un enseignant aura eu une influence décisive sur mon parcours artistique. On l’appelait « Monsieur Christian ». Instituteur, philosophe, musicien, conteur, sportif et tout ça à la fois, c’est à lui que je dois mon premier « job » de pianiste. Pour lui, l’art était aussi important que les autres matières scolaires. Un ovni…

Je suis rentré au Conservatoire Royal de Musique à l’âge de 15 ans, juste pour frimer — et mettez ça sur mon CV, svp ! Avant le Conservatoire, la vie était plutôt tranquille entre école, jeux, sports, musique, potes, famille, littérature et cinéma. Vraiment pas de quoi pisser sur une limace.

Tout n’est pas à jeter dans l’éducation musicale qui m’a été prodiguée. J’ai rencontré des artistes et pédagogues exceptionnels comme le grand pianiste Mikhaïl Faerman. Certes, ils étaient tous un peu barrés d’la jatte puisque, c’est bien connu, le génie ne s’encombre jamais de jolies manières.

C’est aussi au Conservatoire que je me suis lié d’amitié avec quelques enragés du lobe frontal. Nous avons alors élaboré le concept de révolution humoristique en nous autoadoubant Chevaliers de la gaudriole. Toute une époque.

Pour l’anecdote, une seule école m’aura profondément marqué et ce fut l’Athénée de Saint-Ghislain. Des imperfections à la pelle, certes, mais quand l’humanité s’invite dans l’institution scolaire, on n’a pas trop envie de faire la fine mouche. Tsé-tsé youpla boum, c’est le roi du pain d’épices…

Bien plus tard, j’obtins un diplôme supérieur de piano en jouant le Concerto n° 1 de Prokofiev. Pour ta gouverne, sache que le diplôme supérieur de piano correspond à un degré MASTER. Alors inutile d’en rajouter une louche avec une invective alogique, du genre : « et à part ça, tu fais quoi dans la vie ? »

Figurez-vous que j’ai d’abord travaillé dans le milieu du Rap. NON, JE NE SUIS PAS UN DROGUÉ ! J’ai donc connu les échanges sous la pesa, les cabines qui fouettent la naphtaline, les dicos chelous et cradingues, les voyous au grand cœur. J’ai surtout appris que l’esprit de révolte n’était pas complètement éteint en art. Dont acte.

On m’a proposé de donner un nombre important de concerts. Récitals classiques, chanson, jazzy, bluesy, humour, etc. Avec toujours une approche libre et non virtuose de l’art. Bien sûr, les gros Tyrannosaurus de la consensus-culture se sont bien foutus de ma gueule. PAX. Le pardon consenti aux bestiasses élève l’âme, je pense.

Contrairement à ce qui a été dit dans les rangs des culs serrés de l’art subsidié, ce n’est pas Pierre Boulez que je déteste, mais bien sa musique. Mon herculéenne réserve concernant la musique de bouboule sans maître m’aura fermé les grilles pourtant déjà bien fermées du beau monde de la musique contemporaine. Verni, je suis !

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